Hier à pareille heure
Je faisais ce que je pouvais pour me concentrer devant mon ordinateur
Mardi à pareille heure
Dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Naples, je savourais le goût du dernier bon café que je venais de prendre avant longtemps. Cela ce confirme aujourd’hui, au comptoir des Terrasse du port. Un bon café d’aéroport à 1,40 €. Le serveur et la jolie serveuse n’avaient pas vu que je mangeais une sfogliatella. On vous le refait après, on vous la laisse manger. Justement depuis mon arrivée je cherchais à me souvenir si la coutume, c’était primo cornetto et caffé secondo, ou d’abord le café, et puis la viennoiserie. En tout cas pas ensemble. Je revoyais bien le petit bar du matin, toujours le même, et ma trompeuse mémoire l’attribuait à mon année romaine. Mais à Rome je logeais en appartement. C’est à Naples surtout que les matins, je quittais l’hôtel pour le bar d’à côté. En attendant que le car arrive pour nous emmener, mes touristes et moi, le patron de l’agence réceptive (il s’appelait Diego) m’offrait un espresso. Toute la semaine je me suis demandé dans quel ordre il fallait consommer. La mémoire de ce bar me revient aujourd’hui. Je ne l’ai pas cherché lorsque je suis passée lundi via Medina, j’avais oublié aussi bien le bonhomme. L’hôtel Jolly devenu NH est aussi moche que dans mon souvenir. Au bar, jusque tard dans la nuit, à refaire le monde à plusieurs solitudes, je m’y suis fait de grands amis.
Lundi à pareille heure
Je traverse le parc ombragé de la Floridiana. Depuis Mergellina, nous avons pris un bus bondé, c’était la sortie du lycée. Le funiculaire s’est fait attendre. Nous avons longé le mur de clôture, passé la grille, monté l’allée. De grands panneaux célèbrent la réouverture du parc et demandent le respect du lieu. Après la fontaine aux tortues, nous sommes au balcon sur Naples. Le paysage brille. Le Vésuve est présent sur une vaste portion du panorama. Il a neigé à son sommet. Nous remontons vers la villa. Les mollets sont dolents encore quand nous descendons à la collection de porcelaine orientale du duc di Martina. La maison ne possède plus le mobilier de la jolie reine, épouse de Ferdinand Ier au gros nez, dont le portrait en robe Directoire ou Empire accueille le visiteur à l’entrée. Comment appelait-elle la mode de son temps, elle qui fut chassée par Championnet et détrônée par Murat ?
Dimanche à pareille heure
Nous attendons d’embarquer sur la jetée d’Amalfi. Tout à l’heure nous nous sommes laissé tomber sur une chaise du premier bar venu, au pied des escaliers du duomo. Ce sont d’autres escaliers que pendant une heure et demie nous venons de descendre, des marches hautes en continu, entre Ravello et Atrani.
Samedi à pareille heure
Dans le taxi, conduite napolitaine et souple en même temps. Le long de la côte, sensation d’oppression.
Vendredi à pareille heure
Peut-être à San Lorenzo, à admirer tous ces tombeaux, la reine Marie de Hongrie, et puis ? et puis ? Déjà en moins d’une semaine les images deviennent floues. Ou peut-être déjà devant la chapelle Pappacoda après avoir contourné l’université, cherché à voir de plus près la coupole jaune noire blanche de San Marcellino, enfin trouvé qu’on pouvait faire le tour de San Giovani Maggiore. L’église et la chapelle sont fermées, ce que le panneau décrit nous confirme dans l’envie de venir y voir. Nous reviendrons.
Jeudi à pareille heure
Dans l’avion.
Photos Anne-Marie Passaret
Laisser un commentaire