21. L’aubaine

Toute l’eau de l’incendie, 21.

Texte complet

J’ai été heurtée par l’urgence devant le brasier, le pouvoir les bras levés, la parole volontariste. Car il n’y avait pas d’autre urgence en vérité que celle des pompiers. Je n’avais rien compris. J’y ai vu plus clair quand j’ai réalisé que dans cinq ans, Paris doit recevoir les Jeux Olympiques. Les dieux olympiques (je ne parle pas des Olympiens, d’Aphrodite ni d’Apollon) sont ceux du fric et de la performance. C’est d’une vaine gloire que pourront se vanter ceux qui agissent sans réfléchir, dont la précipitation à s’engouffrer dans le précipice de l’immédiateté fait renoncer à tout scrupule.

« Que Memphis cesse de nous vanter les barbares miracles de ses pyramides, que l’on ne chante plus les merveilles de Babylone ; tout doit céder devant l’immense travail de l’amphithéâtre des Césars, et toutes les voix de la renommée doivent se réunir pour vanter ce monument, » écrit Martial pour l’inauguration du Colisée. Un chantier monumental est l’aubaine d’un un homme de pouvoir, qui prétend marquer son temps et la suite, comme d’autres pyramides au milieu du Louvre, comme les autoroutes des années soixante.

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L’œuvre entière sera disponible progressivement sur la page « Toute l’eau de l’incendie« . Comme l’ensemble de ce site, elle est déposée et protégée par le droit d’auteur.

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