À pareille heure

Hier à pareille heure

Je lavais une salade et préparais ma gamelle et rassemblais le verre à recycler, avant de partir au travail.

Jeudi à pareille heure

J’étais devant l’ordinateur à travailler sur l’Italie, ou la Hollande, moins fatiguée que la veille. Il fallait avancer, je prendrais l’après-midi pour aller au Terrasses du port avec les ados.

Mercredi à pareille heure

Je prenais connaissance des mails reçus pendant mon absence. Il fallait se remettre la tête dans les dossier. J’ai passé une bonne partie de la journée à organiser le travail des semaines à venir. On a l’air de perdre du temps, à se proposer ainsi des tâches à effectuer plutôt que de les faire. Je crois que j’y gagne en efficacité. Je suis sûre que j’y gagne en sérénité.

Mardi à pareille heure

Les catacombes de San Gennaro. J’ai déjà parlé de notre sortie de ces catacombes, par l’hôpital et le quartier de la Sanità. Les catacombes elles-mêmes mériteront des pages. La jeune guide était formidable. Enfant du quartier, elle nous raconterait à la fin de la visite l’élan donné par un prêtre dans les années 2000, qui a œuvré pour faire sortir de la misère et d’un destin de petite main de la camorra la jeunesse de cette population délaissée, depuis qu’au XIXe siècle fut construit le pont pour relier le centre et Capodimonte. « Délaissée » : mais par qui ? À 10h les guides rassemblaient leurs deux petits groupes, qui en anglais, qui en italien, après qu’était parti bruyamment devant un grand groupe de lycéens dont tous n’avaient pas eu le temps d’acheter une boisson. Nous étions en avance ; nous avions pris un café, dehors à une table ; j’essaie en vain de me souvenir ce qu’il y avait ici il y a vingt ans. Je crois qu’il n’y avait rien qu’une petite cahute de gardien à côté de la barrière du parking de la grosse basilique. Maintenant il y a une base touristique : café, billetterie informatisée, boutique de souvenir, sanitaires. L’entrée des catacombes se fait plus loin, par un escalier, et puis un autre encore. Oh que les mollets dolaient encore en le descendant.

Lundi à pareille heure

Une rencontre extraordinaire à San Giovanni Maggiore. Je lui demanderai son nom avant de la quitte, elle dira simplement Titi. En nous promenant le vendredi, avant de rentrer à l’hôtel pour prendre nos valises, le métro puis le train, nous avions fini par trouver l’entrée de l’église, et nous avions pris en photo le clocher roman incrusté de bustes, et le portail gothique foisonnant de la chapelle Pappacoda. Le panneau placé devant nous apprenait les avatars de l’édifice depuis cinquante ans, les pillages dont il était l’objet depuis qu’il avait fermé au public. Cette église que j’avais mise au programme de mes découvertes souhaitées, pour le campanile je crois, est bâtie sur un ancien temple d’Antinoüs, et renferme la tombe de la sirène Parthénopé. Nous ne pouvions que revenir. Nous entrons.

Dimanche à pareille heure

Nous montions vers Ravello.

Samedi à pareille heure

Nous méditons devant la « piscine d’Aphrodite » à Paestum, à côté du forum, et sur les vestiges de l’horloge à eau. Le ciel est gonflé de nuages sombres.

Vendredi à pareille heure

Donnaregina. Le joyau gothique caché derrière l’église baroque. Quelle chose difficile que la perspective ! La Flagellation du Caravage exposée à l’étage. Penser à racheter Le pietre e il popolo de Tomaso Montanari, 2013

Jeudi à pareille heure

Il n’est pas si inconfortable que ça, d’écrire dans un bus de ligne.

Photos Anne-Marie Passaret

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