Toute l’eau de l’incendie, 9.
L’incendie a deux jours. Les promesses de don continuent d’affluer, les grandes fortunes ont de l’argent pour les symboles, les petits épargnants veulent participer. Suffisamment d’argent sera trouvé. « Je n’en doute pas », me dit un proche, mais il se scandalise que l’État n’ait pas les moyens d’entretenir ses bâtiments. La séparation de l’Église et de l’État a confié aux communes l’entretien matériel des églises, sauf celui des cathédrales, qui incombe à l’État. Paris est un cas à part, car la ville n’avait pas de maire au moment de la promulgation de la loi, elle était gérée directement par le préfet, et Notre-Dame est donc administrée à moitié par Paris, à moitié par la France.
Scandale, entends-je aussi autour de moi, que l’on veuille mettre autant d’argent pour un bâtiment, alors qu’il y a tant de misère.
Scandale, dit-on encore, et encore, et encore.
Les jours qui suivent l’incendie, la guerre continue au Yémen, des villages sont détruits et personne n’en parle, à part quelques articles tout au fond des journaux, les villages sont détruits avec des armes françaises, et les dockers du Havre et ceux de Marseille refusent de charger des armes pour l’Arabie. Tant que la guerre est loin, on l’imagine peu.
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